samedi 26 septembre 2009

Vers une démocratie plus juste, plus efficace... plus fractale ?

Notre organisation démocratique doit être adaptée à un monde qui a évolué. En effet, notre vison démocratique est aujourd’hui essentiellement linéaire :

- 2 partis politiques en général (ou plus se réduisant à 2 au second tour de l’élection)
- le parti gagnant l’élection a tous les pouvoirs pour une durée déterminée.

Dans cette vision très linéaire - d'un côté les dirigeants, de l'autre les dirigés, nous essayons d’élire celles et ceux que nous croyons les plus capables de prendre les bonnes décisions pour l’intérêt commun. Et ceci pour les 4 ou 5 prochaines années. Hors qui peut croire aujourd’hui que dans ce monde chaotique une personne peut avoir les capacités d’appréhender la complexité nécessaire pour prendre les bonnes décisions sur des sujets très vairés et toujours plus complexes ? Qui peut encore croire que si nos dirigeant(e)s n’ont pas les capacités nécessaires, ils pourront s’entourer des bons conseillers ou des bons experts ? Des experts de plus en plus enfermés dans la tour d’ivoire de leur spécialité alors que l’analyse d’un monde complexe et chaotique nécessite au contraire de plus en plus de vision transversale…

Cette organisation démocratique était sans aucun doute la meilleure (ou le plus mauvais système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire – Churchill). Elle est effectivement adaptée à des systèmes où peu de gens ont les connaissances nécessaires (les plus éduqués de la société, l’élite objectivement reconnue part les autres) et fonctionnent très bien quand les phénomènes sont moins complexes et avec une échelle de temps beaucoup plus lente.

Mais, le rythme des changements s’est accéléré et les situations se sont complexifiés. Le système de prise de décision n’est tout simplement plus adapté à notre monde. Aujourd’hui, l’information est à la fois accessible à tous et très fragmentées. Votre voisin de palier en connaît peut-être plus sur l’avenir des abeilles que votre député(e) !

Deux pistes de réflexion sont indispensables pour un fonctionnement démocratique adapté à un monde de plus en plus complexe et fractal :

  • Des systèmes de décision plus « échelonnés » du plus local au plus global :
    Il est évident que des problèmes complexes et global tel le réchauffement climatique, les crises financières, etc. ne peuvent plus être résolus au niveau local ou même national. Seules des instances internationales ou supra nationales sont à même de les traités. Tôt ou tard des formes de gouvernances mondiales vont apparaître indispensables. De même, il apparaît bien insensé de résoudre des problèmes locaux au niveau national ou mondial...
    De ce point de vue, la France avec ses presque 37000 communes (soit la moitié de l’ensemble de l’Union Européenne) et l’expérience européenne d’une manière générale sont sans aucun doute des exemples à étudier…

  • Des systèmes de décision de type démocratie participatives :
    Dans un tel système démocratique, on peut par exemple prévoir des collèges composés à la fois d’experts reconnus, de politiques élus, de fonctionnaires nommés par l’administration compétente, d’usagers, de simples citoyens tirés au sort, etc. L’idée forte est de donné le temps et les moyens à de tel collèges pour s’informer au mieux sur le sujet, et de déterminer les processus de gouvernance qui permettront au collège de prendre la meilleure décision. De tels systèmes n’ont rien d’utopiques. Ils existent et ont largement fait la preuve de l’efficacité de leur fonctionnement.

Peut-être ainsi pourront-nous évoluer vers des systèmes démocratiques plus adaptés à notre monde plus complexes et en évolutions très rapide. Un système de démocratie plus efficace, plus équitable... plus fractale !