samedi 10 février 2007

Nouvelle vision du monde : un nouvel espoir !

Voir le monde de manière fractale peut nous permettre de le comprendre, et aussi de le sauver !

Si nous arrivons individuellement, et collectivement, à développer une nouvelle vision du monde, nous serons plus à même de le voir tel qui est devenu, c'est à dire de plus en plus complexe et en perpétuel changement. La vision fractale du monde nous aidera alors à faire émerger une nouvelle conscience, individuelle et collective.

Celui qui a compris que le monde est loin des équilibres, que son fonctionnement n’est plus linéaire mais chaotique, sait qu’une seule action, un seul projet, une seule transformation individuelle peut changer le monde. C’est le célèbre effet papillon (1) : un battement d'aile de papillon peut déclencher une tempête. Cette notion ne concerne pas seulement la météo, elle s'applique toute autant aux sociétés humaines. Des changements de comportements qui semblent insignifiants au départ peuvent déclencher des bouleversements à grande échelle.

Ainsi, les transformations sociales sont de plus en plus liées à quelques actions individuelles plutôt qu'à des phénomènes de masse. Ceci parce que les conditions essentielles à l'émergence de l'effet papillon sont à présent réunies :

  • La circulation de l'information est de plus en plus rapide et de plus en plus dense entre les différents acteurs de la société et les diverses parties du monde. Des événements auparavant isolés peuvent maintenant être reliés très rapidement. Cela favorise la transmission et l'amplification des changements.

  • Le temps s’est accéléré : il a fallu 3 millions d’années à l’Homme pour passer de l’ère Chasse-Cueillette à l’ère Agriculture-Elevage, 30 000 ans pour passer à l’ère Industrie-Commerce, et seulement 300 ans pour passer à l’ère Création-Communication. Les révolutions technologiques, sociales, économiques actuelles se déroulent sur deux, voire une seule génération. L’Homme et les Cultures n’ont plus le temps de s’adapter en douceur. Par exemple, nos grands-parents naissaient, travaillaient et mourraient proche du même lieu géographique alors que la probabilité de naître, travailler et mourrir au même endroit est aujourd’hui presque nulle ! De même, les 800 mots du langage commun que nos parents apprenaient étaient à quelques exceptions près les même 800 mots qu’ils utilisaient à la fin de leur vie alors que les 800 mots que vous utilisez communément sont déjà bien loin de ceux que vous avez appris jeune. Il n’y a pas si longtemps, vous ne téléchargiez, chattiez ou ne pod-castiez pas beaucoup, n’envoyiez pas beaucoup de sms ou de mail...

  • Les sociétés humaines sont arrivées à un point de bifurcation. Nous sommes dans une période de redéfinition complète des normes et des valeurs en matière de travail, d'économie, mais aussi de vie sociale et de rapports entre Etats.

Tous ces éléments mettent le pouvoir de changer le monde à portée de notre main car dans ce type de situation chaotique, une infime modification peut tout faire basculer.

Si nous cherchons à résoudre les problèmes complexes actuels avec une vision linéaire, nous courrons à l'échec. Ou plutôt à des catastrophes sociales, écologiques, biologiques, terroristes sans précédents dans l'histoire de l'humanité.

Hors actuellement, nous sommes individuellement et collectivement, dans un déni total de réalité. Ce déni absolu s'explique en partie par notre incapacité à voir le monde tel qu’il est. Nous n'avons pas la bonne grille de lecture ! Aussi, avons-nous besoin d'un sérieux upgrade. Alors seulement, nous pourrons comprendre que si les catastrophes n'ont jamais été aussi probables, jamais nous n'avons eu autant de pouvoir pour les éviter et faire émerger un nouveau monde. Le monde chaotique dans lequel nous sommes entrés est encore en phase de décision. C'est le moment le plus sensible aux conditions initiales, le moment ou un simple geste individuel peut encore tout changer. Comme dans l'effet papillon.

Dans un monde linéaire, il faut être suffisamment nombreux, atteindre la masse critique, pour "changer le monde". Dans un monde chaotique, une simple action individuelle peut le sauver.

Jamais dans l'histoire de l'humanité un seul être humain n'a eu autant de pouvoir. Jamais dans l'histoire de l'humanité, vous n'avez eu autant de pouvoir !


(1) Un battement d'ailes d'un papillon au Japon peut provoquer quelques semaines plus tard une tempête sur New-York. Cette image décrit l'effet papillon tel qu'il a été mis en évidence par le météorologue Edward Lorenz.

Il a découvert que dans les systèmes météorologiques, on ne pourra jamais prévoir le temps qu'il fera avec précision car une variation de quelques phénomènes anodins -tels les battements d'ailes d'un papillon- altèrent les paramètres de départ suffisamment pour provoquer des changements énormes au bout d'un certain temps. Le résultat final sera totalement imprévisible, même si on croyait utiliser au départ les mêmes données qu'à une autre époque dont les paramètres les plus importants étaient similaires.

Lorenz a fait cette découverte par accident. Son ordinateur a calculé, seul, les projections météo sur plusieurs jours alors que Lorenz avait oublié de retirer les dernières décimales de ses paramètres de départ -les millièmes, dix millièmes et les cent millièmes. À son retour, Lorenz s'aperçu que le portait météo final était totalement différent de celui qu'il obtenait s'il retirait ces fameuses décimales qu'il croyait presque inutiles tellement elles sont infimes dans les données de départ.

Ainsi donc, une simple action, infinitésimale, engendre inévitablement des conséquences totalement imprévisibles, en météo. C'est ce qui lui a fait dire que: Un simple battement d'ailes d'un papillon au Japon peut provoquer quelques semaines plus tard une tempête sur New-York.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que l'utilisation de "l'effet Papillon" soit judicieuse, car
la constatation scientifique de "l'effet Papillon" est que nos modèles
mathématiques que nous espérions capables de prédire l'avenir lointain si tenté
que nous puissions utiliser une puissance de calcul toujours plus élevée
ne sont en réalité valables (malgré leur complexité déjà grande)
que sur une courte période. Des calculs à plus grande portée temporelle
se révèlent divergents et sensibles au moindre écart (erreur de mesure)
sur les conditions initiales.

En résumé, nos modèles ne représentent la réalité que sur une durée limitée;
au delà ils deviennent caduques. Ce que l'on peut retirer de leur utilisation
aberrante (sur une durée plus longue) n'a pas de sens physique.

L'effet Papillon ne peut donc pas être utilisé avec un sens de causalité
(une infime action peut engendrer un cataclysme).
Il faudrait plutôt insister sur la capacité et la vitesse des moyens modernes
de communication à propager/amplifier/faire résonner l'information
(ou la désinformation). Ils sont susceptibles de déclencher une "réaction
en chaîne" à partir d'un évènement "insignifiant" mais sûrement pas quelconque.