- 2 partis politiques en général (ou plus se réduisant à 2 au second tour de l’élection)
- le parti gagnant l’élection a tous les pouvoirs pour une durée déterminée.
Dans cette vision très linéaire - d'un côté les dirigeants, de l'autre les dirigés, nous essayons d’élire celles et ceux que nous croyons les plus capables de prendre les bonnes décisions pour l’intérêt commun. Et ceci pour les 4 ou 5 prochaines années. Hors qui peut croire aujourd’hui que dans ce monde chaotique une personne peut avoir les capacités d’appréhender la complexité nécessaire pour prendre les bonnes décisions sur des sujets très vairés et toujours plus complexes ? Qui peut encore croire que si nos dirigeant(e)s n’ont pas les capacités nécessaires, ils pourront s’entourer des bons conseillers ou des bons experts ? Des experts de plus en plus enfermés dans la tour d’ivoire de leur spécialité alors que l’analyse d’un monde complexe et chaotique nécessite au contraire de plus en plus de vision transversale…
Cette organisation démocratique était sans aucun doute la meilleure (ou le plus mauvais système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire – Churchill). Elle est effectivement adaptée à des systèmes où peu de gens ont les connaissances nécessaires (les plus éduqués de la société, l’élite objectivement reconnue part les autres) et fonctionnent très bien quand les phénomènes sont moins complexes et avec une échelle de temps beaucoup plus lente.
Mais, le rythme des changements s’est accéléré et les situations se sont complexifiés. Le système de prise de décision n’est tout simplement plus adapté à notre monde. Aujourd’hui, l’information est à la fois accessible à tous et très fragmentées. Votre voisin de palier en connaît peut-être plus sur l’avenir des abeilles que votre député(e) !
Deux pistes de réflexion sont indispensables pour un fonctionnement démocratique adapté à un monde de plus en plus complexe et fractal :
- Des systèmes de décision plus « échelonnés » du plus local au plus global :
Il est évident que des problèmes complexes et global tel le réchauffement climatique, les crises financières, etc. ne peuvent plus être résolus au niveau local ou même national. Seules des instances internationales ou supra nationales sont à même de les traités. Tôt ou tard des formes de gouvernances mondiales vont apparaître indispensables. De même, il apparaît bien insensé de résoudre des problèmes locaux au niveau national ou mondial...
De ce point de vue, la France avec ses presque 37000 communes (soit la moitié de l’ensemble de l’Union Européenne) et l’expérience européenne d’une manière générale sont sans aucun doute des exemples à étudier…
- Des systèmes de décision de type démocratie participatives :
Dans un tel système démocratique, on peut par exemple prévoir des collèges composés à la fois d’experts reconnus, de politiques élus, de fonctionnaires nommés par l’administration compétente, d’usagers, de simples citoyens tirés au sort, etc. L’idée forte est de donné le temps et les moyens à de tel collèges pour s’informer au mieux sur le sujet, et de déterminer les processus de gouvernance qui permettront au collège de prendre la meilleure décision. De tels systèmes n’ont rien d’utopiques. Ils existent et ont largement fait la preuve de l’efficacité de leur fonctionnement.
Peut-être ainsi pourront-nous évoluer vers des systèmes démocratiques plus adaptés à notre monde plus complexes et en évolutions très rapide. Un système de démocratie plus efficace, plus équitable... plus fractale !
4 commentaires:
en quoi une conscience ou une démocratie peut-être "fractale" ?
et surtout ... pour quoi faire ?
"en quoi une conscience ou une démocratie peut-être "fractale" ?
et surtout ... pour quoi faire ?"
C'est justement ce que j'essaie de montrer dans ce bloc : en quoi voir le monde non plus de manière linéaire mais de manière fractale peut aider à mieux le comprendre... et donc à agir plus efficacement. Bruno.
d'accord, c'est pour agir plus efficacement. Par ailleurs le Taoisme parle aussi de "non-agir". Alors de quelle action parle-t-on ici ? Quant à l'efficacité, de quel ordre est-elle ? efficacité pratique ? dans quel but ? la réussite de quoi ? (je rappelle un titre de livre qui est "réussir avec les asiatiques")
@Bruno Marion
Tres bon article. Je suis totalement d'accord avec vous quand vous dites il faut "Des systèmes de décision plus « échelonnés » du plus local au plus global".
D'une certaine manière, on a déjà cette structure avec des élections municipales, cantonales, régionales, nationales. On a là un système politique avec une certaine invariance d'échelle. Cependant, vous avez raison trop de décisions sont prises au mauvais niveau, typiquement le niveau national pour du local.
J'ajouterai un point supplémentaire qui se rapproche un peu de votre second point sur la "démocratie participative" (une bonne idée malheureusement galvaudée par une certaine femme politique...). Ce point supplémentaire est la notion de fréquence qui est extrêmement importante en termes de prise de décision pour contrôler un système. Pour bien contrôler un système il faut émettre "fréquemment" des ordres. Pour que le peuple (demos en grec) puisse avoir le contrôle et le pouvoir (cratos) il faut qu'il puisse agir (voter) avec une fréquence élevée et sur des sujets plus variés que parti A ou parti B. C'est bien loin d'être le cas aujourd'hui et c'est tout le problème.
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